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vendredi, août 04, 2006

Société de services en ingénierie informatique

Une société de services en ingénierie informatique (SSII) est une société de services spécialisée en informatique.

Modèle d'entreprise

Comme toute entreprise, une SSII peut se définir par la façon dont son modèle économique met en relations:

  1. ses salariés, à qui l'entreprise fournit un travail en échange d'une rémunération,
  2. ses clients, à qui l'entreprise fournit des services et des produits, en échange d'un chiffre d'affaire,
  3. ses actionnaires, à qui l'entreprise apporte un revenu sous forme de dividende et de plus-value, en échange d'un apport de capital,
  4. ses fournisseurs, à qui l'entreprise apporte un chiffre d'affaire en échange de services et de produits.

La SSII est une entreprise de service: faiblement capitalisée, elle tire du travail intellectuel de ses salariés l'essentiel de la valeur qu'elle apporte à ses clients.

Les prestations

Au sens le plus large, les SSII tirent leur chiffre d'affaires des prestations suivantes:

  • Vente de licences de logiciels,
  • Maintenance
  • Conseil
  • Assistance technique
  • Intégration de systèmes
  • Formation
  • Infogérance
  • TMA
  • Conseil en management
  • Reventes de matériels

Les SSII se distinguent notamment par le degré d'intégration du travail individuel de chaque salarié dans le service qu'elle rend à chacun de ses clients.

  • A un extrême, la SSII embauche des salariés pour revendre leur travail à la journée, selon un taux journalier convenu, sans autre obligation: c'est une prestation à obligation de moyens, couramment appelée assistance technique et souvent facturée en régie. Un indicateur souvent utilisé est le taux journalier moyen (TJM), c'est-à-dire le ratio F/JF est le montant facturé par la SSII à son ou ses clients pendant une période donnée, et J le nombre de jours-hommes fournis à ce ou ces clients pendant cette même période.
  • A l'autre extrême, la SSII vend à son client un service convenu, mesuré par des indicateurs de niveau de service, en mettant en oeuvre des ressources notamment humaines dont elle reste seule maître: c'est une prestation à engagement de résultat, souvent facturée au forfait, et assortie de pénalités en cas de non atteinte des valeurs cibles des indicateurs.

Les SSII et les éditeur de logiciel sont souvent désignés ensemble comme formant la catégorie des sociétés de service et de logiciel.

Les SSII, au sens le plus large, tirent leur chiffre d'affaires des prestations suivantes:


Les salariés de la SSII

C'est leur travail qui crée la valeur que revend la SSII, soit directement, soit indirectement.

Le travail dans certaines SSII, notamment spécialisées dans les prestations à engagement de moyens (parfois qualifiées péjorativement de "marchands de viande"), est parfois jugé relativement précaire, en dépit de l'utilisation de CDI, en raison notamment de la dispersion des salariés, des clauses du contrat de travail (mobilité), etc.

Ce genre de société présente aussi des avantages pour les salariés :

  • travail sur des projets variés, souvent dans des domaines de pointe
  • collaboration avec des intervenants différents
  • formation aux méthodes projet
  • apprentissage du travail en mode projet
  • salaire à l'embauche souvent confortable ...

Ainsi, le taux de départ volontaire des salariés (turnover), qui est un bon indicateur de la qualité de la vie en entreprise, est, selon les sociétés et les années, généralement compris entre 10% par an et 20% par an. Un taux de rotation bas peut aussi bien être interprété comme un stigmate marquant un manque de dynamisme que comme un signe d'excellence en gestion sociale.

Dans le cas de travail chez un client, le collaborateur a généralement un Ordre de mission qui lui indique son lieu de travail ainsi que les horaires officiels, les modalités de remboursement des frais, et les dates de mission.

La période pendant laquelle un collaborateur n'est pas affecté à une mission est appelée intercontrat. Pour limiter l'impact négatif des intercontrats sur sa rentabilité, la SSII invite généralement le collaborateur à utiliser cette période pour solder des jours de congés, se former, ou contribuer à des projets internes. Dans certains sociétés, on appelle "rompus" les salariés en intercontrat.

Les clients de la SSII

Entreprises de toutes tailles, de la TPE à la grande entreprise multinationale, ayant conclu avec la SSII des contrats de toute envergure, du service ponctuel à l'infogérance totale. Même dans ce dernier cas, on constate en France que la plupart des clients préfèrent confier à une SSII la gestion de leurs propres infrastructures (matériels, réseaux, ...) alors que les clients anglo-saxons sont plus disposés à acheter des services purs s'appuyant sur les infrastructures de la SSII.

Les actionnaires de la SSII

Ils apportent à l'entreprise son capital, donc son équipement. Entreprise de service, la SSII est généralement faiblement capitalisée par rapport à son chiffre d'affaires. Les plus grandes SSII, ayant une grande part de leur chiffre d'affaires dans l'infogérance d'infrastructure, peuvent disposer de leurs centres de traitement et de support, hébergeant leurs matériels et ceux de leurs clients.

Les fournisseurs de la SSII

Certaines SSII sont éditeur de logiciel ou intègrent à leurs services des logiciels du marché. Pour certaines, des revenus sont également issus de la vente de licences de logiciels réalisés par des éditeurs.

Par ailleurs, se développe rapidement une offre fondée sur le support et l'assistance de logiciels libres, soit fournie par des sociétés spécialisées, soit comme une activité à part entière des SSII généralistes.

Les SSII dans le monde et en France

Les grandes SSII au plan mondial sont toutes présentes sur le marché français, mais leur rang sur le marché mondial peut être très différent de leur rang sur le marché français.

Les premières SSII sur le marché français sont les suivantes, par ordre de chiffre d'affaire décroissant (Source: PAC, publié sur 01net.com). Le chiffre d'affaire inclut les licences, la maintenance, le conseil, l'assistance technique, l'intégration de systèmes, la formation, l'infogérance, la TMA, le conseil en management et les reventes de matériels; les chiffres marqués * sont des estimations PAC.

Rang Raison sociale CA 2004 (m€)
France
Remarques
1 IBM 2570 * comprend IBM Global Services et IBM Software
2 Capgemini 1481 * comprend Transiciel
3 Atos Origin 1426
4 Microsoft 1400 *
5 HP 863 *
6 Accenture 750 *
7 Altran 695 *
8 Unilog, a LogicaCMG Company 529
9 Sopra Group 523 comprend Valoris
10 Ares 475

Les premières SSII française sur le marché international sont les suivantes, par ordre de chiffre d'affaire décroissant (Source: PAC, publié sur 01net.com).

Rang Raison sociale CA 2004 (m€)
International
Remarques
1 Capgemini 4810
2 Atos Origin 3876
3 Business Objects 855 Crystal Decisions inclus
4 Altran 723
5 Dassault Systèmes 698
6 Stéria 540
7 Thales Information Systems 228
8 GFI Informatique 191
9 Lectra Systèmes 188
10 Unilog, a LogicaCMG Company 128

1 Comments:

At dimanche, novembre 05, 2006, Blogger Dicoca said...

L'article cite le CDI, mais certaines SSII utilisent aussi le CDI de chantier (CDIC) qui est beaucoup plus précaire qu'un CDI avec clause de mobilité !

 

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